"Thank You for Being a Friend" - Andrew Gold

Depuis ma chambre, j'entends un train passer au loin, et je sais que celui-ci s'en va pour Paris. J'aimerais pouvoir sortir de chez moi et courir comme je n'ai jamais couru pour arriver dans cette gare et embarquer le plus rapidement possible. Seulement, j'aurai des devoirs à faire dès demain et mon Père ne serait pas ravi de savoir que je ne dors pas à la maison, et comme je n'aime pas contrarier mon Père, je décide d'être gentille, et comme je décide d'être gentille, je choisis pour ce soir ne pas bouger de ma chambre.
En tout les cas, les battements de mon coeur s'intensifient lorsque je pense à ce train qui symbolise tellement de choses à mes yeux, et ceci est plutôt bon signe. La "douleur" m'est bénéfique et m'exciterait presque, mon envie de bouger étant aussi grande que mon besoin de respirer. Il faut dire que je suis légèrement triste de me retrouver ici en cet instant, mais j'ose espérer reprendre ce train très vite afin de tout envoyer en l'air et ne plus songer à ce stress quasi-quotidien.
Je ne veux plus plonger dans d'anciennes pseudo-solitudes mais, à la place, me noyer dans le mouvement, la passion et les surprises. Je compte les jours, je compte les semaines. Je pense constamment aux vacances qui arrivent, et je fais tout (ou presque) pour écouler mes journées le plus vite possible. Le repos, quant à lui, m'attend sagement et viendra me retrouver comme convenu dans trois minuscules semaines tandis que je fuis l'ennui comme la peste.
Je voudrais des vacances à la hauteur de mes espérances. Autrement dit, des journées à ne plus passer seule devant mon écran d'ordinateur pendant la période de fêtes (déjà testé, et très peu apprécié) et des personnes susceptibles de penser à moi tout comme je penserais à elles. J'oublie cependant le côté ridicule de la chose en ne sombrant pas dans une sorte d'humanisme de bonne conscience, et en ne me fixant aucun objectif visant à jouer mon hypocrite en offrant mille et un cadeau à n'importe qui. Je n'attends que des soirées simples mais inoubliables, des proches qui m'apprécient réellement pour ce que je suis, et des surprises comme j'ai pu en avoir il y a très longtemps.
Je m'étonne à être aussi heureuse à la minute même où je rédige ce texte sans aucun sens, mais cela vient renforcer la joie que j'éprouve depuis quelques temps déjà. Un autre train passe et j'espère de tout coeur pouvoir le reprendre pendant ces prochaines vacances. Pour une heure ou même pour cinq minutes, pour la ville d'à côté ou même pour 50 kilomètres, j'ai besoin de quitter cet endroit et d'avoir l'occasion de faire des folies en tous genres. J'ai des idées plein la tête mais préfère ne rien avancer de peur de ne finalement rien pouvoir rien faire. En tout cas, je souhaite rester heureuse tout comme je le suis actuellement... Bête à dire, mais c'est comme ça.